Ville d’eau et de fraîcheur, Aix est adossée à l’aride montagne Sainte Victoire, dont Cézanne magnifia du bout de ses pinceaux toute l’âpre beauté.
Capitale historique de la Provence, Aix-en-Provence a gardé de ses années glorieuses toute sa splendeur.
En effet, cette ancienne capitale des comtes de Provence a su conserver un héritage culturel riche avec ses nobles façades du Cours Mirabeau, ses fontaines anciennes, ses hôtels particuliers, ses ruelles ombragées…. toutes les images de la Provence noble des XVIIe et XVIIIe siècles.
La ville fut fondée en 122 avant J-C par le consul Sextius Calvinius, sous le nom d’Aquae Sextiae, puis se transforme au fil des siècles en l’Ais en Provencou du bon Roi René au Moyen Age.
Dès 1409 elle deviendra un célèbre centre culturel et universitaire.
Après le rattachement de la Provence à la France en 1486, le Parlement de Provence y prendra ses quartiers au détriment de Marseille. La Révolution sonnera le point final au rayonnement politique d’Aix-en-Provence.
En plus de Cézanne, une longue liste d’hommes célèbres ont laissé leur empreinte dans la cité : Emile Zola, Mirabeau, le roi René ou le marquis d’Albertas, le cardinal Mazarin, Alphonse Thiers, Frédéric Mistral.
Autres stars de la ville, les chanteurs d’opéra qui se produisent chaque été au Festival d’art lyrique dans le Théâtre de l’Archevêché, en plein air.
Elle est également une métropole étudiante en raison de ses nombreuses universités (Lettres, Droit, Économie, Sciences Politiques, Arts et Métiers, Beaux-Arts).
Parmi les spécialités culinaires de la ville, il y a bien sûr le célèbre calisson d’Aix, confiserie faite d’un mélange d’amandes, de fruits confits (orange et melon) et de sucre.
C’est donc une ville qui recèle de charme et offre une douceur de vivre incomparable. Les visiteurs seront sensibles à la découverte du vieux quartier riche en monuments historiques et à la présence de nombreux musées.
Que voir ? Que faire ?
Atelier Paul Cézanne
Comment venir à Aix et découvrir la ville et son histoire sans marcher sur les pas du plus célèbre peintre de la ville, l’emblématique Paul Cézanne (1839-1906).
Connu pour ses nombreuses oeuvres dont la source d’inspiration est à trouver autour d’Aix et dans l’arrière pays de la ville, Paul Cézanne a marqué de son empreinte l’histoire artistique de la ville.
C’est dans cette maison située au nord de la ville et appelée aussi atelier des Lauves que l’artiste s’enfermait lorsque le temps l’obligeait à s’écarter des pentes de la Sainte-Victoire. Il l’occupa les quatre dernières années de sa vie.
Parmi un mobilier sommaire et resté tel qu’il était du temps de l’artiste vous pourrez découvrir divers objets familiaux dont son chevalet et l’échelle utilisé pour réaliser « Les Grandes Baigneuses »
A l’extérieur, vous pourrez visiter un jardin plein de charme malgré son fouillis.
Chapelle des Oblats
La Chapelle des Carmélites ou des Oblats a été construite de 1695 à 1701 sur des plans de Thomas Veyrier.
La façade a été redessinée par Laurent Vallon en 1697.
Une coupole ovale, dans le style du grand sculpteur et architecte marseillais, couvre la nef et l’éclaire largement par son lanterneau et des œils-de-bœuf.
Le plan centré de l’église, en forme de croix, permet d’augmenter l’impression d’élévation recherché par le baroque.
Transformée en Temple de la Raison durant la Révolution, elle fut achetée par Monseigneur Mazenod en 1816 pour les Oblats de Marie.
Eglise du Saint-Esprit
L’église du Saint-Esprit a été édifiée à l’emplacement de l’hôpital des enfants trouvés au début du XVIIIe siècle. Laurent Vallon en est probablement l’architecte.
Elle fut placé sous le vocable du Saint Esprit dans la droite ligne de la Réforme Catholique qui suit le concile de Trente.
Ce concile édicta de nombreuses règles spirituelles, traduites en architecture dans le style Baroque qui fait appel à l’émotion. Cette église en offre un bel exemple, autant au dehors avec une façade d’ordre Corinthien, qu’à l’intérieur où l’on trouve encore une grande unité de décoration baroque avec en particulier un superbe maître-autel attribué à Jean-Pancrace Chastel.
L’église conserve une « Assomption » du XVe siècle, provenant de la chapelle du Palais comtal détruit une « Pentecôte » de Jean Daret, peintre dont l’activité à Aix fut très importante. C’est dans cette église que Mirabeau fut marié en 1722 à Emilie de Covet-Marignane.
Eglise Saint-Jean-de-Malte
L’ordre de Saint Jean de Jérusalem établit une commanderie à Aix, route d’Italie dès le milieu du XIIe siècle.
L’église fortifiée actuelle fut construite sur une chapelle plus ancienne au milieu du XIIIe siècle.
Elle introduit le style gothique provençal, techniquement identique à celui du nord, mais d’aspect plus simple, parfois sévère et elle annonce l’architecture du Palais des Papes d’Avignon.
Sa nef unique connu divers ajouts dont l’ouverture de chapelles.
Au XVIIe siècle la tourelle à droite du porche fut construite, copiant celle d’origine, à gauche, datant du XIIIe siècle.
L’église fut la sépulture de plusieurs comtes de Barcelone et en acquit une grande renommée, attirant les dons, mais aussi l’opposition des évêques d’Aix. Ces tombeaux furent détruits durant la Révolution et l’église vendue fut transformée en grange.
Fondation Vasarely
La Fondation Vasarely se trouve à l’ouest d’Aix-en-Provence et fut érigée en 1976 par Victor Vasarely, artiste contemporain franco-hongrois. Mondialement connu dans les années soixante pour ses oeuvres optiques monumentales.
C’est pour valoriser l’intégration de l’art à l’architecture qu’il a créé cette fondation.
L’architecture du bâtiment est résolument moderne : 16 structures hexagonales dont les sobres façades sont décorées de cercles blancs et noirs alternés.
La Fondation recèle de nombreux oeuvres optiques monumentales (certaines mesurent près de 8 mètres de haut) de l’art cinétique, basé sur des formes géométriques abstraites.
Les 42 oeuvres sont réparties dans 7 salles.
A travers ses réalisations, le visiteur est invité à plonger dans des jeux de couleurs, d’illusions optiques et des jeux de volume.
A noter que la Fondation Vasarely propose toute l’année des ateliers d’animation en arts plastiques accessibles tous.
Fontaine de la Rotonde
La Fontaine de la Rotonde avec ses 12 mètres de hauteur est monumentale.
Elle a été érigée en 1860 et marque l’entrée du Cours Mirabeau.
Le bassin comprend 12 lions en bronze, des naïades, des cygnes et des dauphins chevauchés par des anges. Le tout est surplombé d’une vasque en fonte, couronnée de 3 statues, 3 grâces sculptées par Ramus, Ferrat et Chabaud. Elle sont autant d’allégories : la première, la Justice tourne son regard vers Mirabeau, la seconde, l’Agriculture, est tournée vers Marseille et la troisième, les Beaux-Arts, regarde Avignon.
De par ses dimensions et sa splendeur elle est l’emblème d’Aix-en-Provence.
Fontaine des Trois Ormeaux
La place triangulaire sur laquelle est édifiée cette fontaine octogonale est fort ancienne apparue lors du quatrième agrandissement de la ville au début du XVe siècle.
L’arrivée de l’eau ne peut en être datée, mais une fontaine y existait avant 1524 puisque cette année-là un citoyen d’Aix refusant de se soumettre aux troupes de Charles Quint y fut pendu à un des trois ormeaux.
L’arbre mourut inexplicablement et la place y trouva son nom.
La fontaine actuelle est aussi difficile à dater. Supprimée en 1625, car les puits qui l’alimentait était contaminé, elle fut rétablie en 1632, sans que l’on puisse dire si des éléments remontent à cette époque ou au règne de Louis XVI.
Fontaine du Roi René
Cette fontaine lie deux symboles d’Aix : l’Eau et le Roi René.
Une source est attestée ici depuis le Moyen Age. Captée par les Carmélites, elle fut donnée à la ville en 1698 pour alimenter une fontaine pyramidale.
Durant la Révolution une haute statue en plâtre de la Liberté portant la Déclaration des Droits de l’Homme y fut érigée en 1790.
La fontaine actuelle au bassin rond a été construite en 1820 et subit une première réfection en 1861 après un effondrement.
René d’Anjou, Roi de Naples et de Jérusalem, fut le dernier comte de la Provence indépendante, qui l’honore encore en souverain bienfaiteur. Le Roi présente une grappe de muscat qu’il introduisit en Provence. Des livres et une palette symbolisent son amour des arts.
La statue est l’oeuvre de David d’Angers et fut inaugurée en 1823, puis restaurée en 1995.
Sur les côtés du piédestal, les médaillons présentent les conseillers du Roi.
Musée Granet
Le musée Granet se trouve dans l’ancien palais de Malte. Il a été créé en 1838.
Il détient des collections permanentes les plus riches parmi les musées de province avec des oeuvres majeures de la peinture française du XVIe siècle au XXe siècle et des différentes écoles hollandaises, flamandes et italiennes.
Au rez-de-chaussée, sont notamment présentes des oeuvres de Rubens (Le Festin d’Acheloüs), Rembrandt (Autoportrait), des natures mortes, paysages et peintures d’histoires des différentes écoles italiennes. Dans la salle du Palais comtal vous pourrez admirer des toiles monumentales de Pinson (La Justice de Trajan), Dandré-Bardon (L’Empereur Auguste punissant les concussionnaires). La salle Granet rend hommage au peintre du même nom avec des toiles de paysages antiques de sa Provence natale ainsi qu’un portrait d’Ingres.
Le XXIe siècle est représenté par la collection de « de Cézanne à Giacometti ». Une salle est consacrée à Cézanne où l’on peut voir Les Baigneuses, et une autre à Giacommetti avec des peintures et sculptures. D’autres oeuvres signées Picasso, Mondrian, Léger, Nicolas de Staël, Paul Klee et Tal Coat sont à admirer.
Il est également exposé des grandes sculptures du XVIIIe siècle au XIXe siècle dont une série de bustes et statues signées Ramus, Ferrat, Vauvenargues, Mirabeau, Cézanne, Pontier (Le buste de Cézanne) ou encore Chastel.
Le 2e étage comprend des oeuvres contemporaines comme celles signées par Maurice Denis et Vollard ainsi que des artistes du pays d’Aix d’Estève à Masson.
Le sous-sol abrite une collection d’archéologie vous permettant de découvrir les origines d’Aix et la civilisation celto-ligure d’Entremont, dont la ville est issue.
Entièrement rénové, le musée accueille aussi des expositions temporaires.
Ce musée offre aux visiteurs une suite de chefs-d’œuvre inédite et éblouissante.
Palais de Justice
La destruction en 1785 du palais comtal, vétuste, imposait la construction d’un palais de justice. Commencé en 1787 sur un projet grandiose de Claude-Nicolas Ledoux, il fut terminé entre 1822 à 1832 par l’architecte Michel Penchaud, sur un plan bien plus modeste.
C’est que la Révolution et l’Empire avaient ramené Aix, capitale de la Provence, au rang de simple sous-préfécture.
Le bâtiment final est précédé d’un portique hypostyle (sur colonnes) qui domine les statues de Portalis et de Siméon. Le premier juriste né Beausset, avocat, participa à l’élaboration du Code civil, rédigea les articles organiques du Concordat et fut ministre des Cultes de Napoléon. Le second comte Siméon, juriste, fut ministre de Louis XVIII et membre de l’Institut.
Place Albertas
Au XVIIIe siècle, le marquis d’Albertas fait construire son hôtel particulier au centre d’Aix.
Afin de faire pouvoir avancer ses carrosses, il fait agencer une belle place, construite sur le modèle des grandes places parisiennes et oeuvre des Vallon.
La fontaine, ajoutée en 1912, ne fait qu’ajouter au charme des lieux du visiteur.
Il s’agit d’une des plus belles places aixoises.
Place de l’Hôtel de ville
La place de l’Hôtel de ville fut créée en 1741 afin d’aérer et d’agrémenter la ville d’Aix-en-Provence.
Cette place est caractérisée par quatre éléments majeurs : l’hôtel de ville, sa fontaine et la halle aux grains ainsi que son beffroi.
L’Hôtel de ville a été réalisé de 1655 à 1670 par l’architecte parisien Pierre Pavillon. L’Hôtel de ville fut déplacé dans ce quartier au XIVe siècle, pour l’installer au milieu des Aixois, lorsque les deux villes d’Aix, celles des Comtes de Provence au sud et celle des Archevêques au nord, furent réunies.
Au sud de la place se trouve l’ancienne halle aux grains confiée aux architectes Vallon et qui rappelle l’importance du commerce du blé à cette époque.
Surplombant la place, le beffroi avec sa grande horloge érigée en 1510 comprenant quatre statues en bois défilant chacune au rythme des quatre saisons.
L’architecte Georges Vallon confiait en 1757 à Brun le dessin d’une nouvelle fontaine et à Chastel sa décoration. Le vasque en pierre de Calissanne, est chantournée afin d’offrir plus d’espace linéaire et de diminuer la longueur des canons.
Au centre fut posé un piédestal agrémenté de mascarons cracheurs d’eau. Les dédicaces évoquent l’histoire des adductions d’eau dont la ville d’Aix a bénéficié au fil des siècles. La colonne qui le surmonte, d’origine romaine, fut décorée d’un chapiteau corinthien et d’un globe entouré d’une branche de laurier. Elle est alimentée par la source des Pinchinats.